A quoi reconnaît-on une grande série ? Au fait de la regarder encore sans déplaisir au bout de la huitième saison, comme Urgences. Même si l'électrochoc des premiers printemps s'est émoussé. Même si l'on sent bien la difficulté croissante des scénaristes à conserver une formule qui marche (le cocktail «action non-stop au bloc-vie privée des toubibs») sans sombrer dans le coma créatif. Même si l'énormité de certaines mésaventures de nos urgentistes super-héros provoque ici et là quelques poussées d'urticaire... Urgences subit l'usure du temps mais continue de faire vibrer nos palpitants lorsque le vaillant docteur Greene sauve un gamin sur le billard sous les yeux de son petit frère. Ou encore de nous émouvoir au départ, salué comme il se doit, du docteur Benton (dans deux semaines) puis, plus dramatique, de Greene en fin de saison. Pour cette huitième année à hauts risques (avec la disparition des deux piliers de l'équipe), les auteurs ont gambergé sec pour empêcher l'hémorragie du public. Parmi les remontants administrés pour freiner les effets du vieillissement : une forme plus ludique (le brillant premier épisode «à la Rashomon»), le grand retour de Susan Lewis, personnage fétiche des téléspectateurs, après cinq ans d'absence, et le recours traditionnel à de nouveaux visages comme Julie Delpy.
Installée depuis neuf ans à Los Angeles (où elle passe la moitié de l'année), la diaphane comédienne poursuit là-bas une carrière plus ou moins fructueuse. Dans Urgences, elle incarn