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Libération
Critique

Le Dîner de cons

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Canal + bleu, 9 h 55.
publié le 30 septembre 2002 à 1h10

La scène se passe au buffet de la gare de Lyon. Julie y a donné rendez-vous à Gaston, son amoureux. Le seul problème, c'est que Gaston ne sait pas qu'il est son amoureux.

Julie. ­ Tu es un peu pâle. Tu étais malade ?

Gaston. ­ Je te raconterai. Tu prends quoi ? Je te conseille le saucisson chaud pommes à l'huile. Ça, au moins, ils ne peuvent pas le rater.

Julie acquiesce de la tête.

Gaston. ­ Deux saucissons chauds et une carafe d'eau, s'il vous plaît.

Le garçon s'éloigne, sans faire le moindre effort pour ne pas montrer qu'il fait la gueule.

Gaston. ­ Tu as vu, le crétin ? Si tu veux mon avis, on est bons pour un dîner de cons.

Julie. ­ Tiens, justement, je me suis engueulée avec Dylan Sitbon il y a deux ou trois jours à propos du Dîner de cons. Tu en penses quoi, toi ?

Gaston. ­ Tu perds ton temps avec lui. Ce n'est pas parce que son père a refait les dents de Paul Amar et de Guillaume Durand que le fils sait vraiment parler de cinéma. Qu'est-ce qu'il t'a dit ? Je suis sûr qu'il trouve ça génial.

Julie. ­ Il dit qu'il faut connaître le Talmud depuis au moins cinq générations pour comprendre les comédies à la française de Francis Veber.

Gaston. ­ Il dit aussi qu'il faut connaître le Talmud depuis sept générations pour comprendre les subtilités de la vente des jeans en gros, et le succès de la Vérité si je mens. Il ne sait pas que ce sont deux Arabes qui ont produit le film, pas des bailleurs de fonds du Sentier.

Julie. ­ C'est pas Dylan Sitbon, là-bas ?

Gaston. ­ Ah, non, le con. Te re