La radio économique BFM, mise en redressement judiciaire en juillet dernier, est tombée hier dans l'escarcelle de Nextradio, maison mère de RMC Info. Ainsi en a décidé le tribunal de commerce de Nanterre, qui n'avait guère l'embarras du choix. L'affaire a été vite tranchée entre Alain Weill, président du directoire de Nextradio, prêt à débourser 3,3 millions d'euros pour la reprise de la station créée il y a douze ans, et Denys Didelon, ancien responsable de BFM soutenu par Lagardère Média, mais qui, de son propre aveu, n'était pas parvenu à mobiliser les financements nécessaires.
Préavis de grève. Alors, satisfait Alain Weill ? Il va d'abord devoir mettre en place une nouvelle équipe dirigeante. Jean-Luc Mano a en effet fait savoir hier qu'il souhaiterait quitter la présidence de BFM «le plus vite possible», voire «dès mercredi matin», tout en discutant avec Alain Weill des modalités d'une éventuelle collaboration. «On fera peut-être des choses ensemble au niveau de l'antenne, parce que Jean-Luc Mano a beaucoup de qualités», a précisé Alain Weill, qui pourrait prendre lui-même la présidence de BFM mais se refuse à en être le patron opérationnel.
Ensuite, il va devoir affronter les revendications du personnel de la station, bien décidé à sauvegarder un maximum de postes, alors que son offre de reprise s'accompagne d'un plan drastique : Weill n'a prévu de ne garder que quarante-trois des cent dix salariés actuels. Un préavis de grève reconductible aujourd'hui, à partir de 5 h 3