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Libération
Critique

Une saison sous la terre

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publié le 12 octobre 2002 à 1h23

La deuxième saison de Six Feet Under débarque en grande pompe (funèbre) sur Canal Jimmy. Il y a deux ans, la famille de croque-morts aidait les Américains à faire le deuil des Sopranos, la famille mafieuse, sur la chaîne câblée HBO, et arrivait en France l'année suivante déjà estampillée du label-culte grâce à un humour grinçant travaillant au corps les tabous du sexe et de la mort. Son créateur, Alan Ball, le scénariste oscarisé d'American Beauty, définissait ainsi la série : «Six Feet Under est un fabuleux roman-fleuve, un soap opera existentiel qui ne parle que de la vie, mais vue à travers le prisme de la mort.» Pour ceux qui auraient raté le premier épisode, voici la trame. Sous le soleil blafard de Los Angeles, Nathaniel Fisher, un entrepreneur de pompes funèbres, passe l'arme à gauche dans un accident de corbillard. Ruth, l'épouse coincée, David, le fils homo honteux qui cache sa liaison avec un flic black, Nate, épicier bio à Seattle de retour au bercail, Claire, la cadette, gentille ado freaks, tous les membres de la famille Fisher essaient de faire avec la mort du père. Le pater familias revient les hanter en flashs hallucinatoires et continue de leur pourrir la vie même après sa mort. Dans la deuxième saison, l'inusable et ambigu «famille, je vous hais !» de Gide continue son travail d'émancipation des personnages, et pas seulement chez les Fisher. Brenda, la petite amie de Nate, n'est pas qu'une pièce rapportée dans cette famille Addams ordinaire mais tire le lin