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Libération

L'asthme

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publié le 15 octobre 2002 à 1h25

Michel Field dit : «Je dois avouer que ce livre m'a fait beaucoup, beaucoup d'effet.» Puis il donne la parole à ses chroniqueurs. «Le compte-rendu d'une conversation de bistrot après un cours de philo», lâche Nadia. «Ce garçon devient une icône de la révolte branchouille», raille Alexis. Constance avoue : «Je ne l'ai pas fini.» Mais cite un passage pour moquer : «Post, post, post, after, after, after, new, new, new, néo, néo, néo.» Refermant l'ouvrage, elle dit : «Page 32.» Jean-François, lui, aime. «C'est un premier texte, il a 25 ans, il est bourré de talent, il est vivant.» On parle ce soir du livre de Camille de Toledo, Archimondain Jolipunk (Calmann-Levy). Dans cette émission, un principe : l'auteur critiqué peut ensuite passer la porte en invité surprise. Ou pas. C'est selon. Et voilà qu'ayant tout entendu, Camille de Toledo passe la porte (1).

Il s'avance, souriant, malhabile, veste de smoking et cheveux gelés. Il est pâle. «C'est une boucherie», murmure-t-il, en prenant place. Puis, il dit ceci : «Je ne sais pas où on est. Ce qui est certain, c'est que... Voilà, on est dans un impossible. Moi je suis ici ce soir, c'est déjà... C'est déjà un aveu d'échec, un échec... Donc, c'est déjà un désastre. Maintenant, ce qui est intéressant c'est que justement, contre cet impossible, enfin c'est-à-dire en fait, juste, on est des romantiques aux bras cassés, enfin voilà, des handicapés de l'espoir. Et il y a quelque chose, voilà, on aimerait y échapper mais juste je suis là ce so