Laure de Lattre sourit à la caméra. En robe rouge si légère qu'elle en paraît nuisette, l'ancienne lofteuse reçoit décolletée le premier invité de sa nouvelle émission. Le concept est simple : vérifier par elle-même si l'image prêtée à son hôte est fondée (1).
«Si je vous dis : ex-meilleur ami de Jacques Chirac, ex-vedette du scandale politique, ex-membre actif du RPR, maire natif du Ve arrondissement de Paris, homme à femmes, enfin, sa femme Xavière, vous me répondez ? Hé oui ! Bien sûr ! Jean Tiberi ! Voilà ce que l'on peut lire ou entendre sur lui dans les médias aujourd'hui. "Laure a sonné" de dire toute la vérité et de remettre les choses bien à leur place.» Elle se tourne vers le maire d'arrondissement. Il est décontracté, une main sur la table et les jambes croisées.
«Jean Tiberi, je suis ravie de vous recevoir», dit-elle en souriant. «Et moi, très très ravi et un peu intimidé.» «Ah oui ?» interroge Laure étonnée. «Un peu, j'ai dit», rappelle Jean. Elle rit très fort. «Moi aussi, un peu», avoue-t-elle, puis se reprend. «Vous allez bien ?» «Très très bien.» «Tout va bien», répète-t-elle en lisant sa fiche. «Souvent, on vous a fait passer pour quelqu'un de malhonnête, ça vous blesse ?» Il fait une petite moue triste. «Ça me blesse profondément dans la mesure où c'est totalement faux. Jamais je n'ai touché un centime», il dessine un zéro avec son index et son pouce, «d'ailleurs, des vérifications ont été faites sur mes comptes et il n'y a jamais eu l'ombre d'un soupçon». L