Menu
Libération
Critique

Jeremiah sort de sa bulle

Article réservé aux abonnés
publié le 9 novembre 2002 à 1h42

Luke Perry, le célèbre Dylan de Beverly Hills 90 210, sert d'argument principal pour vendre Jeremiah, adaptation de la bande dessinée du Belge Hermann Huppen. Et comme Perry ne suffisait pas, on lui adjoint Jason Priestley ­ son vieux pote Brandon ­ en guest-star (au quatrième épisode). Pourtant, la série se suffit à elle-même pour retenir l'attention.

Au point de départ, il y a quinze ans, une sorte de peste noire à la puissance 10, inconnue et incurable, tuait six milliards d'humains en six mois. Seuls les enfants impubères survécurent à la contagion de cette Grande Mort. Depuis, dans une ambiance de fin du monde, des grappes d'humains de moins de 30 ans errent à la surface de l'Amérique, plus ou moins hargneux. Comme dans Sa Majesté des mouches de Golding avant lui ou le Fléau de King après, Hermann Hupen a imaginé un univers neuf où l'homme pourrait repartir de zéro mais ne manque pas de pointer les éternelles bassesses qui le font trébucher dans ses vieux travers dominateurs.

Dans ce cadre, Jeremiah et son compagnon Kurdy (il était blanc dans la BD, il est devenu noir), tels des Rahan modernes, vont de ville en ville, tâchant d'apporter le réconfort autour d'eux tout en cherchant le secteur Walhalla (du nom du paradis viking). Cet endroit évoqué par le père de Jeremiah mourant pourrait abriter la promesse d'un monde meilleur. Russel Mulcahy, responsable du premier volet hyperspeedé d'Highlander, officie ici sur un rythme heureusement plus contemplatif, baignant sa fresque