Menu
Libération
Critique

Promenade en toiture

Article réservé aux abonnés
publié le 9 novembre 2002 à 1h42

Le jour se lève, les toits fument. «Pendant des années, j'ai imaginé que cette fumée sortait des narines d'un dragon en sommeil gardant un territoire sacré», explique en voix off Philippe Torreton. Images fantastiques, jamais vues. Une marée de zinc. Un Paris d'en haut. Avec son petit peuple : ramoneurs, couvreurs, restaurateurs des monuments historiques et autres amoureux des hauteurs, comme ce fou dansant sur les toits, jouant des percussions sur les cheminées. Ames sujettes au vertige s'abstenir : les yeux bandés, le monsieur en question, dont la philosophie, a-t-on cru comprendre, est de «souffler sur les braises pour rester vivant», joue à la corde à sauter à deux pas du vide... A lire au générique la liste des organismes auxquels le réalisateur Olivier Lassu a demandé des autorisations, on imagine qu'il a fallu beaucoup d'opiniâtreté et de patience pour réaliser un pareil documentaire. Rien que pour les peintures aériennes que la caméra d'Olivier Lassu encadre avec talent, on se dit que son film vaut le détour. On est moins sensible à la poésie du commentaire à la première personne lu par Torreton, un peu trop «je m'écoute être un poète». Les gens que l'on croise ici, architectes, peintres, toiturophiles et un très original apiculteur qui récolte du miel de marronnier sur le toit de l'Opéra, suffisaient à rendre le propos intéressant.

Egalement au programme de cette Thema : le sublime film fantastique de Michael Powell, Une question de vie ou de mort (20 h 41), le court