Il est loin le temps où New York Police Blues (NYPD Blue aux Etats-Unis) affolait les gazettes par sa mise en scène novatrice «à l'arraché», ses audaces réalistes et ses flics tourmentés. Dix-neuf Emmy Awards plus tard, la série policière créée par Steven Bochco et David Milch semble prisonnière d'une formule banalisée, dégainant trop facilement l'arme lacrymale. Une routine créative sans effet sur l'engouement américain : l'an dernier, malgré sa déprogrammation par ABC de 22 heures à 21 heures, le mardi, le show a continué de fédérer en moyenne 13,4 millions de mordus, clouant le bec à l'immense 24 heures chrono. De retour à 22 heures depuis septembre, NYPD Blue a réimposé sa loi sur son horaire fétiche. De fait, la série, actuellement dans sa dixième saison outre-Atlantique, vient de recevoir le feu vert pour une onzième patrouille. En France, Canal Jimmy passe tout juste la neuvième et quoi de neuf ? Même structure scénaristique (intrigues entamées le matin et bouclées le soir, deux enquêtes par épisode), sempiternels gimmicks visuels (plans saccadés de rue avant chaque début de scène, regards obliques «lourds de sens»), immuable ton soapesque. Là où l'infiniment plus riche et regretté Homicide se réinventait quasiment à chaque épisode, NYPD Blue bégaie. Rien de déshonorant non plus, en partie grâce au casting. Dennis Franz, âme de la série dans le rôle du flic martyr Andy Sipowicz, n'a décidément pas volé ses quatre Emmy Awards. A ses côtés, Mark-Paul Gosselaar, échappé
Critique
Flics en descente
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par Philippe GUEDJ
publié le 14 novembre 2002 à 1h45
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