Le Winslow High School, planté à la périphérie de Boston (Etats-unis), est un lycée public où l'on ne s'ennuie pas un seul épisode. Dans le premier, la prof dépressive, Marla Hendricks, écrit au tableau un mot à ses élèves juste avant de filer à l'anglaise : «Je suis partie me suicider, j'espère que vous êtes contents.» Pendant ce temps, son confère, Harry Senate, sermonne sa classe contre la violence. Puis sort brutalement un flingue et tire trois coups (à blanc), histoire d'étayer son propos. Le vieux prof d'histoire, Harvey Lipshultz, renvoie une élève pour absence du port de soutien-gorge, le proviseur, Steven Harper, moleste sans ménagement un élève pour lui faire passer l'envie de harceler un plus faible.
Dans les chapitres à venir, une ado énorme rejoindra l'équipe de catch du lycée, un gosse armé prendra un cours en otage, l'enseignante Lauren Davis couchera avec un ancien élève pour finir par l'accuser de harcèlement.
La litanie pourrait continuer jusqu'au 22e et dernier épisode de la saison 1 de Boston Public, actuellement diffusée sur France 2, série absolument typique de l'iconoclastie de son créateur-producteur, David E. Kelley. L'homme de Picket Fences (débilement traduit ici par «la ville du grand secret») et d'Ally McBeal n'a définitivement pas privilégié le réalisme et la sobriété pour aborder le lourd dossier de la condition de prof. Tout comme Oz n'est pas une série sur la prison, Boston Public se révèle en fait moins une description minutieuse du quotidien