Réjouissant. Excitant. Ravissant. Du caviar, ce premier docu d'une série (1) sur l'histoire de l'art et consacrée, très précisément, aux foyers de création européens. La collection, chapeautée par Michel Laclotte, anciennement conservateur du musée du Louvre, rappelle heureusement le superbe Palettes d'Alain Jaubert et les Paysages concoctés par Jean-Loïc Portron dont il réalisa plusieurs numéros. Même subtilité du commentaire, même intelligence sensuelle des images, même saveur qui demeure longtemps dans l'esprit du spectateur.
La série, qui couvrira pas moins de six siècles, au rythme serein de deux films par an, veut illustrer cette idée chère aux Annales résumée par Braudel : «Il n'y a pas, il ne peut y avoir un secteur quelconque de la vie des hommes où tout se passerait en vase clos.» Fidèle à ce même esprit, la série qui commence ce soir pour trois samedis ne respecte pas la chronologie (la semaine prochaine, virée à Assise vers 1300) mais voudrait dans chaque épisode exposer un moment crucial de l'histoire de la pensée artistique, donc scientifique, donc théologique (on est heureux de cerner enfin la pensée de saint Thomas d'Aquin), donc politique. Bruges, 1434. Dans la riche ville flamande, second pôle avec Venise des échanges commerciaux, artistiques, intellectuels, Van Eyck peignit la Vierge du chancelier Rolin, borne d'entrée de la peinture moderne. On se dit que c'est déjà beaucoup. Le film nous explique aussi qu'il y a là une nouvelle idée de l'homme sur lui-mêm