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Libération
Critique

Mythollywood

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publié le 21 novembre 2002 à 1h51

Avec son «scoop» dévoilant que les premiers pas sur la lune d'Armstrong avaient été filmés par Kubrick (Opération lune, le 16 octobre sur Arte), William Karel n'en était pas à son premier faux. En 2000, il développait déjà sa science du «documenteur» avec Hollywood pour la collection d'Arte «Voyages, voyages». Dans ce passage «du cinéma vérité au ciné-menteur», on ne sait plus distinguer l'énorme blague de la vérité loufoque, tant Karel, «menteur contrarié», dit-il, mêle les deux avec finesse et perfidie. Dans son Hollywood, de jeunes actrices au chômage se suicident du haut de la lettre H de la colline (vrai) et les parents saupoudrent les légumes frais de leurs bambins d'une préparation au fer-blanc pour qu'ils retrouvent le goût des conserves (faux)... Karel parle de Reagan, qui «vit à l'état de légume avec son chien Matisse, un énorme braque» (plus ou moins vrai), de Marlène Dietrich : «Marlène est la contraction de Marx et de Lénine» (totalement vrai). Et de Casablanca, devenu «court métrage» après avoir été expurgé de ses scènes avec cigarettes par les lobbies antitabac... «C'était faux, mais je n'étais pas loin de la vérité : après mon départ, la folie antitabac américaine a interdit la cigarette à la terrasse des cafés», dit aujourd'hui William Karel. «Quand Arte m'a proposé un carnet de voyage, quelqu'un a dû dire quelque chose comme : "On peut faire ce qu'on veut..."» Karel l'a pris au mot. «Tout était écrit avant de partir. Je suis parti de la phrase de Bertrand B