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Libération

Aillagon s'empresse d'oublier le rapport Kriegel

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Le ministre ne retient presque rien du texte controversé de la philosophe sur la violence à la télévision.
publié le 27 novembre 2002 à 1h54

La ficelle raffarinienne commence à être usée : on lance un ballon d'essai, on attend les retombées médiatiques et on rectifie le tir. La philosophe Blandine Kriegel vient à son tour d'en faire les frais. De son rapport touffu sur la violence à la télévision (Libération du 15 novembre), le ministre de la Culture et de la Communication, Jean-Jacques Aillagon, n'a rien retenu ou presque.

Blandine Kriegel recommande de mettre en place un double cryptage des films porno ? Le ministre, qui présentait hier les mesures concrètes inspirées du rapport, adresse un satisfecit... au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Lequel, bien avant la philosophe, a obtenu des chaînes qu'elles renforcent le double cryptage du X. Le rapport Kriegel préconise la prohibition de tout programme violent et pornographique entre 7 heures et 22 h 30 ? Aillagon «note que c'est déjà le cas». Et enfonce le clou : «Des dispositions existent déjà dans les conventions entre les chaînes et le CSA pour limiter ces types de programmes.»

Amendes. Charitable, le ministre passe rapidement sur la confusion faite par Blandine Kriegel entre films interdits aux moins de 12 ans ou aux moins de 16 ans (lire ci-contre). Mais il profite de la définition de la violence établie dans le rapport («une force déréglée qui porte atteinte à l'intégrité physique ou psychique pour mettre en cause dans un but de domination ou de destruction l'humanité de l'individu») pour remettre en cause l'interdiction frappant certains films : «A l