Les accros éplorés le savent déjà depuis de longs mois : la quatrième saison de Felicity, entamée cet après-midi sur TF6, est aussi le dernier tour de chant pour la sirène mélancolique incarnée par la gracile Keri Russell. Nous retrouvons Felicity Porter en dernière année de fac à New York, terrorisée à l'idée de devoir turbiner, en butte à son papa, la suppliant de revenir à la médecine (l'inconsciente fait des arts plastiques depuis trois ans), toujours amoureuse du beau Ben, mais de plus en plus troublée par son copain Noël... Photographiée avec ce même goût pour les clairs-obscurs dans la lignée d'Angela, 15 ans ou de Once and Again Felicity a du mal à transcender le créneau «beaux jeunes gens tourmentés». Absorbé par le lancement d'Alias, son autre bébé, le producteur-géniteur surdoué J.-J. Abrams a lâché les rênes de la série et cela se sent. Certaines intrigues touchent, d'autres laisseront indifférents les plus de 21 ans normalement constitués. On nous promet cependant une conclusion ultra-audacieuse sur quatre épisodes, pour lesquels les auteurs ont pris le risque de précipiter les personnages dans un délire fantastique pour le meilleur, selon les critiques américaines. Le succès d'audience terminal n'a pas convaincu la chaîne Warner de renouveler le show, en sursis depuis le brutal effondrement de sa popularité dès la deuxième saison à l'automne 1999 : sans prévenir personne, Keri Russell avait ratiboisé sa belle crinière bouclée, une hérésie responsable de l
Critique
Le dernier vol de la sirène
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par Philippe GUEDJ
publié le 4 décembre 2002 à 1h59
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