Menu
Libération
Critique

La glaneuse revient

Article réservé aux abonnés
publié le 17 décembre 2002 à 2h10

Il y a deux ans, Agnès Varda livrait sa vision aussi ludique que sérieuse du «gâchis», cette «incroyable injustice que les nourritures ne soient pas distribuées mais jetées». Depuis, les Glaneurs et la glaneuse ont reçu une moisson de prix dans les festivals les plus divers (films de femmes, environnement, lutte antimondialisation) et un accueil enthousiaste du public : la réalisatrice ne compte plus les lettres de remerciement les plus originales, les petits cadeaux «sincères et affectueux» des spectateurs (Libération du 27 novembre).

Alors, en début d'année, Agnès Varda a repris sa minicaméra numérique pour filmer ces témoignages épistolaires, les nouveaux objets glanés en deux ans, mais aussi partir à la rencontre de ses admirateurs et, au passage, faire un brin d'autocritique. «C'est un peu comme quand vous sortez d'une soirée chez des amis, explique Varda. Dans l'escalier, vous pensez à ce que vous auriez dû dire et qui ne vous est pas venu à l'esprit sur le moment. Faire un autre film permettait de remédier à ces oublis.» Il s'agissait enfin, et surtout, de retrouver les gens de peu ­ Claude, le chômeur en caravane ; Alain, le glaneur-alphabétiseur... ­ qui constituaient le corps et l'âme des Glaneurs et la glaneuse. «Je voulais prouver cinématographiquement qu'ils existaient. Je leur devais bien ça : leur donner encore de la vie.»

Résultat : Deux Ans après, prolongement en soixante minutes qui semblent trop courtes, de l'esprit buissonnier et salutaire des Glaneurs et l