En Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans le village de Jajau, vivent les Orokaiva, une tribu à laquelle l'ethnologue André Iteanu rend régulièrement visite depuis 1980. A la veille de l'an 2000 et de ses menaces d'apocalypse, il y est retourné pour comprendre l'importance des dérèglements dus à la récente christianisation du pays (cinquante ans). Depuis, les Orokaiva se sont vus contraints par l'Eglise de renoncer à leur culte aux ancêtres morts, auxquels les hommages ne sont plus rendus. Beaucoup d'habitants, peu éduqués (hormis Norman, premier de son village à avoir étudié au loin et devenu avocat), pensent que ceux-ci les ont abandonnés. André, le seul Blanc venu à eux pour partager leur vie, est d'ailleurs tenu par nombre d'Orokaiva pour un mort venu du pays des ancêtres. A ce titre, on lui confie des lettres destinées aux morts, respectueuses mais surtout désireuses de s'assurer des rentrées d'argent... censé abonder au paradis. Car, depuis que les Blancs ou les Chinois connaissent leur territoire, les Orokaiva ont connu en retour, habits, lunettes et comptes en banque mais aussi la division et la perplexité devant les manières des Blancs. De simples paysans se nourrissant de ce qu'offrait la forêt, ils se sont mis à la culture intensive d'huile de palme, détruisant en grande partie leurs massifs. L'argent est venu aux Orokaiva, mais, s'ils ne diversifient pas leurs activités, il n'en rentrera plus guère. En réaction, certains comme David, l'homme qui adopta André à son premi
Critique
Peuple en péril
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publié le 18 décembre 2002 à 2h10
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