Pékin de notre correspondant
Le beau visage de l'actrice américaine Angelica Jolie orne en ce moment les bus qui remontent l'avenue Chang'an, les Champs-Elysées de Pékin. Au-dessus, le nom d'un nouveau magazine : Marie Claire... L'édition chinoise du mensuel féminin français vient de faire son apparition dans les kiosques des grandes villes du pays, rejoignant un marché passablement occupé : Elle, Cosmopolitan ou Madame Figaro ont déjà des versions chinoises, qui s'ajoutent aux nombreux magazines locaux.
L'enjeu, c'est le mythique marché chinois, ou du moins, s'agissant de ces magazines sur papier glacé, sa classe moyenne émergente, forte de plusieurs dizaines de millions de personnes au pouvoir d'achat croissant. Parmi elles, des centaines de milliers de jeunes femmes modernes, actives et éduquées, consommatrices de mode et de soins de beauté, cible parfaite pour les annonceurs des grandes marques occidentales ou japonaises, et pour des magazines qui ont su, à travers le monde, adapter une formule à succès.
Censure tatillonne. Publier un magazine en Chine n'est pas aussi simple qu'ailleurs : aucun éditeur étranger n'a le droit de se lancer seul, dans un pays qui conserve une censure tatillonne et une volonté de contrôle idéologique. Marie Claire a emprunté une voie éprouvée, celle de son actionnaire de référence, le groupe Hachette-Filipacchi Médias (HFM) et de son partenariat avec le groupe China Sports Publications Corp. Présent depuis plus de dix ans avec Elle, HFM ratisse