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Libération
Critique

Van Gogh

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publié le 18 décembre 2002 à 2h10

Van Gogh est un film qui sonne faux. Oublier qu'il est signé Pialat. L'homme a bien été peintre, n'est-ce pas ? Il mettait la peinture au-dessus de tout, n'est-ce pas ? Et si c'était une piste ? On est pris d'un vertige d'amour, d'un vertige de haine, exactement comme devant les chansonnettes pré-Star Academy d'un autre ex-peintre, Serge Gainsbourg. Se rappeler qu'il prit soin de détruire ses toiles avant qu'elles soient démolies par la critique. Se rappeler aussi que le peintre préféré de Gainsbourg était le fêtard Francis Picabia, son double idéal, dont l'art mondain a fini par faire l'unanimité chez les amateurs de pastiches au champagne et de chansonnettes à bulles. A défaut de composer pour Pialat, Gainsbourg vendit quelques musiques à son beau-frère, Claude Berri. Rappeler que Pialat a épousé Arlette Langmann, la soeur du célèbre auteur-producteur d'Uranus, qui écrivit pour lui le beau scénario des Filles du faubourg, un projet abandonné qu'on retrouve par bribes dans Loulou et A nos amours. Pour boucler la boucle ­ c'était donc une piste, une vraie ­, Claude Berri ouvrit un temps une galerie de peinture, fruit de ses amours tardives pour l'art contemporain, avant de revenir plus sagement aux autobiographies naturalistes qui avaient fait son succès.

Et Van Gogh, alors ? La peinture est fraîche, mais ce n'est pas grave. Ce qui manque à ce Pialat mondain, ce sont évidemment des personnages, des acteurs. Dans la Vie passionnée de Vincent Van Gogh, pourtant l'un des Minnell