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Libération
Critique

Rayon de soleil

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publié le 9 janvier 2003 à 21h42

Beau doublé pour l'avocat Ed Stevens : le même jour, son cabinet le vire pour une virgule oubliée dans la rédaction d'un contrat et sa femme le trompe avec le facteur. Estomaqué, Ed plaque New York et file se ressourcer à Stuckeyville, son bled natal. Avec l'espoir de renouer avec son amour secret des années tendres : Carol Vessey.ÊEn attendant, Ed rachète le bowling local et, en plus des boules, propose aux clients un service juridique. Le script sent le boulevard mielleux ? Ne zappez pas ! Les rois Midas de la télé américaine ont, une fois de plus, transformé le plomb en or.

Coproduit par David Letterman, le roi des talk shows nocturnes, créé par deux de ses poulains, Ed est une «dramédie» succulente qui, en l'espace d'un seul épisode, réussit l'exploit de donner consistance à tous ses personnages sans renier sa légèreté. De Mike, le copain d'enfance chez lequel Ed emménage, à Molly, Kenny et Phil (génial Michael Ian Black), les employés branques du Stuckey Bowl, les seconds rôles du show ont tous un petit quelque chose d'attachant, tout en étant gentiment brocardés.

Les aigris vomiront l'optimisme résolu de ce rayon de soleil cathodique, à l'image de son héros : ce Ed dont les blessures entament à peine son grand sourire d'ado attardé, décidé à conquérir une Carol déjà prise mais pas insensible. On se love sans mal dans le petit monde de Stuckeyville, charmé par la corde nostalgique subtilement grattée par les auteurs. Lesquels n'ont pas oublié d'inclure les rires (les vôtr