Sur la scène du mythique Conservatoire, Bernard Rapp a convié Philippe Caubère, comédien et créateur des aventures de son épigone, Ferdinand Faure qui, depuis 1981, enchantent et embrasent les scènes. Il est difficile de décrire ici cet objet télévisuel singulier, dialogue léger et profond devant les élèves du Conservatoire de Paris, qui lui-même tente, en une heure et demie, de rendre à ceux qui ne virent aucun des volets de l’épopée de Ferdinand Faure, cette folle intensité, cette drôlerie absurde, cette tendresse, fêlée parfois, cette «hénaurme» histoire d’un amour fou pour une femme, créatrice du Théâtre du Soleil, véritable «mère» de théâtre de Philippe Caubère. Cet amour insensé du théâtre.
Biographie express, Philippe Caubère passe son bac en 1968, déboule dans un cours de théâtre pour s'embarquer illico avec quatre apprentis acteurs de la même farine sur les routes du sud et de France. C'est l'époque folle des expériences théâtrales, la plus brillante d'entre elles menée par Ariane Mnouchkine à la Cartoucherie de Vincennes, manière de phalanstère artistique où Caubère et ses amis entrent comme par miracle. Il sait qu'il est là pour apprendre quelque chose. Quoi ? Mystère, mais quand il l'aura appris, il partira. Avant, il y aura une aventure collective. 1793, second volet d'une épopée de la Révolution française, une tentative avortée, l'Age d'or. Et un Dom Juan monté et joué par le jeune comédien. Philippe Caubère parle et, comme dans ses spectacles dont les extraits