Un jeune homme «pourvu de toutes les qualités mais dépourvu de travail» s'engage dans une milice de volontaires chargée de «nettoyer» les zones frontalières de son pays. Dans l'armée, il trouve une famille bien plus chaleureuse que son loufiat boiteux de père et de chouettes amis, un peu vulgaires bien sûr, mais tellement sympathiques. Il y découvre par la même occasion le pillage, les exécutions sommaires de civils et le déshonneur au quotidien. En quelques jours, le jeune désoeuvré devient un fier soldat au bel uniforme, puis un assassin ordinaire que personne n'accuse, puis à nouveau un marginal paumé quand une blessure le met sur la touche.
Parcours initiatique et fable sociale, Un fils de notre temps tourné dans des décors crépusculaires, rappelle le conflit de Yougoslavie. Probablement parce qu'il s'agit de la dernière guerre dont les images ne se sont pas encore complètement évanouies de notre mémoire. Néanmoins, ce téléfilm tiré du texte d'Odön von Horvàth, ne se déroule pas dans les Balkans. D'abord parce que l'auteur autrichien, disparu en 1938, avait évidemment une autre idée derrière la tête mais surtout parce que le réalisateur, Fabrice Cazeneuve, a choisi de détacher le récit de tout contexte référencé, cherchant à l'évidence à lui donner une dimension universelle. L'effet est troublant et intéressant, même si l'entreprise souffre parfois de dialogues laborieux et d'un curieux faux rythme (les interminables scènes de «nettoyage ethnique» notamment). La méthode a