A force de côtoyer les artistes de la culture hip-hop, le réalisateur Jean-Pierre Thorn a fini par acquérir leur sens de la formule. Son premier documentaire sur le sujet, Faire kiffer les anges montrait la passion des gosses de banlieue pour la danse hip-hop. Pour On n'est pas des marques de vélo !, Thorn reprend une expression de Bouda qui, au début du film, explique à la caméra qu'il n'a jamais été un grand bandit, juste «une petite marque de vélo». Sur une passerelle qui enjambe des lignes de chemin de fer, Bouda, le danseur en doudoune et bonnet, raconte Ahmed M'Hemdi, le délinquant-toxicomane «pour qui taper des baskets était moins grave que de voler des postes», mais qui après avoir payé sa dette à la société, se voit interdit de territoire français, ce sol qu'il a si souvent embrassé en exécutant une «coupole» (figure de breakdance). Le récit de la vie de Bouda-Ahmed, étayé des témoignages de sa famille, de lui-même ou de ses potes de quartier, sert de fil conducteur au documentaire d'une heure et demie, dénué de commentaire. Les archives photo et vidéo le montrent tout jeune à l'école, lors de la première réunion hip-hop à Aulnay-sous-Bois à 12 ans... Pour Kool Shen de NTM, Bouda c'était «la mascotte», pour ses instituteurs «un petit garçon qui roulait des mécaniques», pour sa soeur, «une future star». Chaque période de sa vie est rythmée par des chorégraphies de Farid Berki ou de son groupe Authentik'A. Devant une casse automobile, ses potes montrent les performanc
Critique
Bouda raconté par les siens
Article réservé aux abonnés
par Stéphanie Binet
publié le 3 février 2003 à 22h06
Dans la même rubrique