Menu
Libération

Ecran noir

Article réservé aux abonnés
publié le 4 février 2003 à 22h06

Ils apparaissent à l'écran l'un après l'autre. Filmés comme ça, tout simples, tout crus, tout déçus, tout tristes. Les plus anciens sont arrivés ici le11 mai 1998, les nouveaux depuis quelques mois. Ils sont journalistes, chroniqueurs, animateurs. Tous travaillent pour une même chaîne de télévision, considérée comme la vitrine nationale des 24 rédactions de France 3. Dans moins de dix minutes, cette chaîne va définitivement rendre l'âme. Elle va rendre l'antenne. Alors ce soir, ils nous font leurs adieux (1).

Laurent Peyrard : «Peut-être qu'on n'a pas su suffisamment s'exposer, innover. C'était une chaîne laboratoire. Elle avait justement l'avantage d'avoir au départ une audience confidentielle qui aurait pu lui permettre de tenter des choses. On est peut-être resté un petit peu trop classique.» Cédric Fraiche : «On n'a jamais eu beaucoup de moyens mais du coup, ça nous a développé un certain sens de l'imagination.» Laurent Bignolas : «On n'a pas donné à cette chaîne les moyens de s'imposer. La notoriété n'existe pas, elle se fabrique.» Marie-Laure Augry : «La chaîne des régions correspondait absolument au slogan de France 3 : "De près on se comprend mieux." C'était une extraordinaire illustration de la vie quotidienne des Français.» Marie Talon : «C'est dommage. On ne parle plus aux gens de ce qui se passe chez eux. De ce qui se passe vraiment en France.» Stéphane Thébaut : «J'espère que ça ne va pas être la mode du parisianisme absolu sur toutes les chaînes de télévision. I