Menu
Libération
Critique

La Malédiction d'Arkham

Article réservé aux abonnés
La Malédiction d'Arkham. Ciné Cinéma Succès, 0 h 25.
publié le 10 février 2003 à 22h11

Radinisme légendaire, économie de moyens allant jusqu'à des tournages de cinq jours. A tel point que sollicité par les studios vingt ans après avoir pris sa retraite, pour un machin à gros budget (Frankenstein Unbound, 1990), il se noya littéralement ! Roger Corman, le pape de la série B, bossa avec les jeunes turcs des années 70 (Coppola, Nicholson, Bogdanovitch...) et inspira beaucoup de ceux qui comptèrent dans le cinéma américain des années 80 (de Dante à Demme). Il disait : «Bougez tout le temps la caméra, comme ça on oubliera que vous filmez de la merde.» C'est lui qui, par souci de rentabilité, préconisait de tourner au moins deux films dans un même décor. Cet aspect se vérifie dans ce médiocre Haunted Palace (1963) où Corman fait circuler solennellement une demi-douzaine de fois ses personnages dans le même morne couloir menant à un échafaudage géant surplombant une salle des tortures moyenâgeuse. Cette répétition, sans enjeu dramaturgique, ne provoque aucun discours plastique, aucune dimension hypnotique. Le genre a-t-il vécu ou bien nombre de mises en scène de Corman ont-elles toujours été ennuyeuses ? Ses mouvements de grue sur des paysages noyés de brume et d'arbres morts ne risquent plus d'épater le chaland, ni même les métamorphoses grimaçantes de Vincent Price et Lon Chaney. Au fait, quel était le terreau de la terreur gothique ? Peut-être le passé et son inévitable retour. Non pas les choses se reproduisant à l'identique (l'Histoire radoteuse), mais la consta