C'est une terrasse au soleil. Abandonné sur une chaise, bras croisés, la tête rejetée en arrière, Joey Starr bâille longuement. Il est midi. Le vent caresse quelques feuilles tropicales. «Oh ! James, on va se baigner !» crie le chanteur. Il entre dans la chambre d'hôtel et s'approche du lit où son ami dort encore. Nous sommes à Kingston, Jamaïque. James s'étire, se lève. Maintenant, Joey, James, Spank et Fatou vont à la piscine (1).
Large pantalon militaire et foulard kaki, Fatou avance lentement. Joey Starr passe le bras autour de sa taille. Essaye de l'entraîner. Il lui dit : «Allez, viens.» Mais la jeune femme se raidit, résiste et se dégage. Il rit. Il essaye de lui prendre le bras, elle le repousse d'un coup en murmurant : «Allez, arrête.» Fatou a un problème. D'un grognement, Joey Starr interroge sa copine. «Je suis indisposée», explique Fatou. L'un des trois hommes part d'un rire d'homme. «Ah, c'est pour ça qu'elle est mauvaise comme ça !» dit l'un. «C'est pour ça qu'elle a plein de boutons sur la gueule et tout ça !» dit l'autre en la montrant du doigt. Puis ils partent devant. Instinctivement, la jeune femme passe la main sur le bas de son visage. Et les suit. Maintenant, nous sommes au bord de la piscine. Les trois garçons sont couchés sur des transats. Fatou est assise sur le rebord de l'un. Visage fermé. «C'est parce que c'était ton premier jour des menstruations ?» interroge Joey Starr en riant. Elle regarde devant elle, ne répond pas. «Non, mais c'est une questi