Faut pas pousser mémère dans les orties, paraît-il. On se demandait bien quelle figure terrifiante allait pouvoir inventer le papa de Freddy après épuisement de son long Scream en trois volets ? la réponse dépasse toutes les espérances. Wes Craven s'est surpassé pour engendrer une caricature de bonne femme à faire se dresser d'effroi nos cheveux. Il en a eu marre de la terreur teenage, sans doute, il a eu un coup de remords phénoménal. Ancien prof, il s'est rappelé qu'il n'y a rien de plus beau que la pédagogie, rien de plus essentiel que la transmission. En voiture Simone, pour une avalanche de bons sentiments et de clichés.
Une violoniste est plaquée par son mari et se retrouve seule avec ses deux fils. Elle trouve un job dans une école à Harlem. Elle s'accroche en dépit des difficultés d'intégration (t'es qui, pouffiasse, avec ton violon ?), et réussit l'impensable : tous les mômes du quartier veulent tâter de l'archer ! Avant la Pianiste d'Haneke, la violoniste de Craven révélait l'abyssale absence de perversité de l'Amérique, l'étendue inquiétante de sa bonne conscience. Pas étonnant, avec une vision si goody-goody, que ce pays ne rêve que de catastrophes et de fins du monde. A la fin, le succès du Programme violon est tel que la prof et ses ouailles se retrouvent à jouer en compagnie d'Isaac Stern à Carnagie Hall. On attend que le plafond leur tombe sur la tête, qu'une soucoupe volante s'écrase sur la scène. Pas du tout. En revanche, de même que le masque de Scream, l'é