«A huit ans, tout le monde croyait que j'étais un nain ridé de 44 ans.» Michael Jackson commente le clip d'A.B.C. Doremi, One Two Three. Effectivement, on voit s'agiter en cadence un lilliputien à très grosse tête, gonflée d'une coiffure afro engoncée dans une chemise rose, soulevant ses petites mains couvertes de bagouzes. Aujourd'hui, Michael a 44 ans, mais, comme lui dit son ami Gavin, un ancien cancéreux âgé de 12 ans à qui Jackson serre la main très fort : «T'as 4 ans.»
Le modèle de référence de Michael Jackson, c'est Elvis. Nul autre que le King ; lui est «The King of Pop», tout seul en son royaume. Elvis avait Graceland, lui Neverland. Le pays de la grâce versus le pays du jamais, un «never never land» très disco, bourré de carrousels, de roues, d'arbres à grimper et de manèges («J'aime bien y jouer de la musique classique, comme People de Barbra Streisand») qui se réfère de surcroît au Wizard of Oz, c'est-à-dire aux fondements hollywoodiens de l'inconscient homosexuel de Michael Jackson, «somewhere over the rainbow». Tout ça sans opérations de chirurgie esthétique, tout juste une, au plus... «Deux». N'avoue jamais. Never.
Les mains. La seule nudité de Jackson, ce sont ses mains, deux bonnes grosses mains de Christ roses comme un rôti de porc, des paluches qui disent tout, même lorsqu'il les utilise pour effiler de petits sanglots suraigus.
Le goût Jackson. C'est l'hyper-Empire. Un style Napoléon qui aurait couché avec Louis II de Bavière et Louis de Funès à la fois. Mic