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Libération

Reuters noyée dans le marasme des salles de marché

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L'agence de presse annonce 3 000 suppressions d'emploi.
publié le 21 février 2003 à 22h29

Londres de notre correspondant

Voilà une nouvelle dont l'agence Reuters aurait préféré ne pas détenir l'exclusivité. Le groupe britannique d'informations et de services financiers a annoncé, mardi, 3 000 nouvelles suppressions d'emplois et une perte avant impôt de 493 millions de livres sterling (747 millions d'euros). Il s'agit du plus mauvais résultat de son histoire et du premier déficit depuis son introduction en Bourse en 1984.

Pigeons. Reuters, dont l'action a chuté de 92 % en trois ans, pâtit du krach boursier et du succès grandissant de ses rivaux, l'américain Bloomberg et le canadien Thomson Financial. Depuis l'éclatement de la bulle technologique, Wall Street et la City ont dû licencier près de 100 000 personnes. A chaque fois qu'un agent de change perd son travail, c'est un écran qui s'éteint et un abonnement en moins pour les agences financières.

Quand Paul Julius Reuter a fondé la firme du même nom, en 1849, il utilisait des pigeons pour diffuser les cours de la Bourse d'une place à l'autre. Dans les années 80, le groupe britannique a été le premier à fournir écrans, logiciels d'aide à la décision et systèmes experts aux moindres maisons de courtage de la planète. L'information financière électronique est aujourd'hui un immense marché, estimé à plus de 10 milliards de livres (15 milliards d'euros). Puis, au début des années 90, l'actuel maire de New York, Michael Bloomberg, a décidé de créer sa propre agence financière. Fort de son expérience d'ancien trader à la b