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Libération

Les cons

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publié le 7 mars 2003 à 21h52

Oussama ben Laden cligne des yeux. Turban blanc et veste de treillis camouflé, il ne montre cependant aucun signe visible d'inquiétude. Samedi dernier, considéré comme le numéro 3 d'Al-Qaeda, Khaled Cheikh Mohammed a été capturé au Pakistan et transféré trois jours plus tard sur une base américaine en Afghanistan pour y être interrogé. C'est la première fois que Ben Laden commente cette arrestation. L'entretien est public (1).

«Oussama», interroge le journaliste français PPD, «on a arrêté votre numéro 3. Cette fois, ça se rapproche, vous allez être enfin arrêté ?» «Ah non !», répond le Saoudien. «Ah si !», insiste le journaliste, «là, numéro 3. Plus que le numéro 2 et hop ! c'est vous !»Ben Laden se cale dans son siège. «Hé ben non. Moi, je les ai niqués. J'ai changé de numéro.» Le public rit. «Quand j'ai vu que ça se rapprochait, je suis devenu le numéro 6834.» Du doigt, PPD frappe son bureau. «Ouais, c'est ça. En attendant, là, ils ont arrêté le cerveau des attentats du 11 septembre. Et toc !» Ben Laden hausse les épaules. «Ha ben ça, de toute façon, ils peuvent arrêter que les cerveaux maintenant. Les cons, il y en avait 19 et on les avait mis dans les avions.» Le journaliste se frotte les mains. «Oui mais là, c'est la fin de votre organisation, enfin !» Ben Laden s'agite. «Organisation ? Où, organisation ? Quelle organisation ? Tu crois qu'on a un siège social ? On arrive tous les matins ?» (Il mime la vie de bureau, prend une voix de collègues à la machine à café) «Salut