Il était déjà depuis des années l'homme le plus riche d'Italie, patron d'un empire des médias et de la publicité avant de devenir président du Conseil, grand vainqueur des élections législatives d'avril 2001 à la tête de la coalition de centre droit «La Maison des libertés». On évoqua la «télécratie», un pouvoir fondé sur la télévision et Sua Emittenza devint le symbole d'une nouvelle figure de leader populiste et d'homme d'affaires décidé à montrer que la politique est une chose trop sérieuse pour être laissée aux politiciens. Cette enquête de Stéphane Bentura a le mérite d'analyser avec des témoignages, des documents d'époque, des interviews, l'histoire de cette longue marche vers le pouvoir où les nombreuses zones d'ombre le disputent à un réel génie du marketing politique. «Déjà à l'école il était un peu le chef, le mieux habillé, celui qui plaisait le plus aux filles», raconte un ancien condisciple. «Il était gentil, disponible et connaissait magnifiquement son affaire», renchérit un retraité qui, en 1963, lui acheta un appartement à Milano 2, la première grosse opération immobilière du jeune entrepreneur milanais.
Vingt ans plus tard Silvio Berlusconi se lançait dans les télévisions commerciales alors encore hors la loi et réussissait à conquérir un leadership qui sera légalisé grâce à ses liens avec le leader socialiste italien Bettino Craxi, à l'époque président du Conseil. Une irrésistible ascension où l'on retrouve aussi des soupçons de liens avec la mafia sicilienn