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Libération

Les menaces

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publié le 14 mars 2003 à 22h03

Il y a ceux qui montrent, il y a ceux qui cachent. Ce que l'on nous montre est orange et noir. La plus grosse bombe américaine conventionnelle jamais construite, testée pour la première fois mardi sur la base d'Eglin, en Floride. Ce que l'on nous cachait est noir et blanc. Un drone irakien, un avion sans pilote non déclaré, découvert lundi par les inspecteurs de l'ONU (1).

Mais d'abord, la bombe américaine. Entre le missile ailé et la fusée. Une masse orange parcourue de tête en queue par quatre bandes noires. Nous sommes dans un hangar de l'armée. L'engin repose sur une rampe de métal lourd. Des tubes de néons l'éclairent par-dessous, et d'autres projecteurs scintillent sur sa surface laquée. Les ailettes de queue sont en acier brossé alvéolé et l'ogive se termine en pointe douce. Ecoutons le commentaire. «Ses dimensions sont secrètes mais cette superbombe fait au moins dix mètres de long et un mètre cinquante de diamètre.» Dans le ciel maintenant, nous voyons un avion parachuter un sombre objet. C'est un conteneur. Il s'ouvre, et libère la bombe. «Vu sa taille et son poids ­ neuf tonnes et demie ­, l'engin a été largué d'un avion-cargo.» La bombe chute droit, puis s'écrase en fournaise. «Guidée par satellite, et donc très précise, cette bombe pulvérise sur sa cible un produit inflammable avant d'y mettre le feu en explosant. La déflagration et l'effet de souffle sont épouvantables. Dans un rayon de 500 mètres, tout être vivant est brûlé ou étouffé. Ses capacités de destruct