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Libération
Critique

Les aventuriers de la jungle perdue

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publié le 15 mars 2003 à 22h05

C'était une sorte de plate-forme faite de bois, d'acier et de latex, recouverte de peaux d'ours et de lapin. Mais grâce aux effets spéciaux de Willis O'Brien, cet étrange Meccano est devenu le plus célèbre monstre du cinéma : King Kong, le «roi singe», arraché de la préhistoire sur son île malaisienne pour être abattu par les hommes au sommet de l'Empire State Building. Arte lui dédie sa Thema dominicale avec, en ouverture, le long métrage mythique d'Ernest Beaumont Schoedsack et Merian Caldwell Cooper. Qui démarre comme un drame réaliste sur fond de grande dépression, se poursuit en film d'aventures exotiques puis d'horreur urbaine, sur fond d'amour fou et de scènes incroyablement érotiques entre King Kong et Fay Wray. Une version années 30 de la Belle et la bête qui bouleverse ­ et terrifie ­ toujours autant.

La soirée se poursuit avec un documentaire-hommage à Schoedsack et Cooper, aussi poussif que la vie des deux réalisateurs-aventuriers fut trépidante. Le premier commence sa carrière dans le comique chez Mack Sennett, puis filme les horreurs de la Première Guerre mondiale dans les tranchées. Le second, aviateur chevronné, est fait prisonnier par les Allemands en 1917 puis par les Russes quand, un an plus tard, il vole au secours de la Pologne menacée par «les rouges». Ils se rencontrent en 1919 sur un quai de gare à Vienne, se perdent de vue, puis se retrouvent à Varsovie. En 1922, ils partent en Ethiopie filmer l'armée en guenilles de Hailé Sélassié, le futur négus. Tr