Faut-il interdire la pornographie ? La question est tellement ahurissante qu'on avait cru un instant qu'elle concernait une fatwa anti-new wave visant à débarrasser des bacs quelques invendus de Pornography, le plus somptueux des albums de Cure. C'est dire si, après l'échec retentissant de la tentative du retour à l'ordre moral (pic culminant : un rapport Kriegel extraordinairement antiproductif), du moins par le biais du canal hertzien, trois mois d'hédonisme lâché nous avaient rendus oublieux. La soirée que Jimmy propose ce soir, en trois documentaires et la diffusion de l'immanquable Boogie Nights (très grand film, vraiment), si elle se débarrasse vite d'une question racoleuse, a au moins le mérite de refaire le point. Tout d'abord, grâce aux soins historiques du dandy Francis Mischkind, boss d'Alpha-Blue One, producteur et distributeur du cinéma cochon de l'âge d'or des salles d'art et essai au ghetto des sex-shops, relatant (derrière une affiche du comique Bout de zan !) un siècle et plus d'un art, l'amour filmé, qui remonte aux origines du cinéma. Mais le gros de la soirée est occupé par presque une heure de débat (sans image, ami queutard ronge ton frein) autour de quelques-uns des membres les plus éminents de la profession (B. Root, HPG, Coralie), deux de ses observateurs conciliants (Catherine Breillat, Laurent Bouhnik) et en srogneugneus de service Isabelle Alonso, écrivaine, et Serge Tisseron, psychanalyste. Ce dernier, parlant de l'épineux sujet des enfants tomba
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