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Libération
Critique

Cinglantes confessions

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publié le 24 mars 2003 à 22h16

Il ne suffit pas d'avoir une bonne idée pour réussir une fiction de télévision, encore faut-il s'y tenir jusqu'au bout. Et c'est exactement la ligne de conduite qu'ont suivie Alain Tasma, le réalisateur, Marie Montarnal et Gérard Carré, les scénaristes de ce téléfilm. La bonne idée, pas révolutionnaire mais efficace, consiste à parachuter un psychologue des beaux quartiers au milieu d'un commissariat traumatisé par le suicide d'un collègue dans les chiottes de son lieu de travail. Le personnage en question est Didier Bezace, à l'opposé de son rôle dans L.627, qui accomplit une belle prestation en soulageur de conscience indécis, sorte de curé moderne et tourmenté à qui il ne manque qu'un col romain astucieusement remplacé ici par un col roulé en cachemire. Après le drame inaugural donc, le psy-curé reçoit chaque flic pour une série d'entretiens, tandis que, dehors, la vie continue. Cette alternance entre scènes de terrain où les enquêtes se poursuivent et scènes de confessionnal où le psychologue extirpe les rancoeurs et les péchés de chacun, provoque une intéressante narration à tiroirs. Le psy est tenu à la confidentialité, un peu comme dans la Loi du silence d'Hitchcock (autre histoire de curé), et le spectateur assiste à la lente mise en place des éléments qui font franchir aux uns et aux autres ­ et dans les deux sens ­ la fragile frontière entre héros et salaud. Soutenu par une distribution à la hauteur (Daniel Russo très convaincant en lieutenant au bord de la crise d