Moscou de notre correspondante
Neuf mois avant les législatives, et un an avant la présidentielle, le paysage médiatique russe s'est encore resserré. Un des rares journaux d'opposition, Novye Izvestia, a été contraint à la fermeture tandis que des nuages s'accumulent sur plusieurs radios, dont Echo de Moscou.
Novye Izvestia a fait ses adieux à ses lecteurs le 28 février, les journalistes refusant le limogeage de leur rédacteur en chef, écarté officiellement de son poste de directeur général par l'actionnaire majoritaire pour sa mauvaise gestion financière. Dans ce dernier numéro, la rédaction a expliqué qu'elle avait ainsi «perdu la possibilité d'écrire et de publier» ce qu'elle «trouve nécessaire» et a déploré la disparition en Russie des «programmes télévisés et éditions dont la position est en opposition avec le pouvoir».
La fermeture de Novye Izvestia a surpris une opinion russe qui croyait ce journal dans les mains de Boris Berezovski, l'ancien oligarque déchu et exilé à Londres devenu un ennemi acharné du président Vladimir Poutine. En fait, expliquent les journalistes, tout en finançant régulièrement la parution du quotidien, Berezovski avait remis ses 76 % d'actions à un prête-nom, Oleg Mitvol, qui en insistant sur son droit de propriété a soudainement tourné casaque pour se rapprocher du pouvoir. Les 24 % d'actions restantes appartiennent à quatre rédacteurs du journal.
Les journalistes ne doutent pas que l'affaire est éminemment politique. «Le Kremlin voulait faire fer