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Libération
Critique

Une vie qui tourne au vinaigre

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publié le 29 mars 2003 à 22h25

«Dormir, c'est lâche.» Evidemment, une telle phrase ne saurait tenir lieu d'éthique, sauf que... Sauf que l'histoire qui s'étire ici sur une heure et demie se déroule dans une station de ski tyrolienne, avec comme héros des «djeunes» allemands dont monsieur Sarkozy penserait certainement grand mal s'il les croisait. Evi, serveuse de nuit dans un bar-hôtel de montagne, chevauche sa vingtaine d'années en compagnie de potes blonds à la peau blanche dont l'activité essentielle est de se désaltérer à grandes rasades de bière. Inexorablement, leurs soirées se terminent dans un méli-mélo de corps et de bouteille de vodka, chacun cherchant joyeusement une bouche ou un goulot. La journée ne diffère guère de la nuit, au pied même des pistes, on sert des demis en pagaille, des vodkas aux plus costauds et tout le monde rigole en se tapant sur les cuisses. Non, vraiment, monsieur Sarkozy n'aimerait pas ce Pochtronland où un animateur glorifie un beau «ventre à bière». Pas plus qu'il n'apprécierait Evi qui, sa nuit à peine achevée, se traîne jusqu'au domicile de sa soeur où vit sa fille, Paula. Paula qu'elle aime, à sa manière...

Une mère célibataire qui ne s'occupe pas de sa descendance parce qu'elle préfère picoler, brrrr... Mais voici qu'un soir, Evi a la révélation de ce que la vie est courte, et bien plus courtes les heures passées avec sa fille. Elle quitte son travail de nuit, se met à bosser sagement, Paula vient vivre chez elle... Jusqu'au jour où ce que la réalisatrice Sabine Der