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Libération
Critique

Le Maître de guerre

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RTL9, 20 h 45
publié le 31 mars 2003 à 22h26

A l'heure où les experts militaires se demandent si l'US Army n'aurait pas un peu raté la préproduction de Tempête du désert, le retour, il est plutôt jouissif de revoir le Maître de guerre (Heartbreak Ridge, 1988). Le sergent fictif Tom Highway ressemble beaucoup au général réel Tommy Franks : un militaire sorti du rang, bardé de décorations et de cicatrices, pas vraiment ravi du tout- technologique imposé par les intellos du Pentagone, et convaincu qu'une guerre se gagne à l'ancienne, avec le maximum d'hommes sur le terrain. Pour le reste, on n'est pas sûr que le commandant en chef des opérations en Irak apprécie beaucoup le film de Clint Eastwood. A sa sortie, le Maître de guerre avait en effet beaucoup fait tiquer l'état-major américain. Les marines, qui avaient fourni installations et équipements, pensaient tenir leur «Top Gun» (un long clip de propagande de Tony Scott qui avait déclenché une vague d'engagements dans l'Aéronavale) : ils ont dû se contenter d'une comédie parfois caustique sur la vie de caserne, qu'ils jugèrent «choquante» et «infidèle» à la réalité des marines et de leur entraînement. Il y a bien une présentation vaguement héroïque de l'intervention américaine à la Grenade en 1983, mais Eastwood, pas dupe de la «stupidité» de ce qu'il appelait une «invasion» ­ «une sorte d'opération à la Mickey Mouse», explique-t-il à son biographe Richard Schickel (1) ­ l'a filmée avec une paresse inhabituelle chez lui. Le meilleur du Maître de guerre se situe en amont,