Menu
Libération

Le CSA ausculte Canal +

Article réservé aux abonnés
Hier, Bertrand Méheut a été invité à préciser sa stratégie.
publié le 11 avril 2003 à 22h45

Il a bien essayé, Bertrand Méheut, le PDG de Canal +, de repousser son audition par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Mais les neuf sages ne l'ont pas entendu de cette oreille. «On ne va quand même pas attendre qu'il y ait encore un nouveau patron à Canal + !» ont-ils persiflé.

La convocation par Domini que Baudis, président du CSA, date du 13 mars, il y a un mois. La veille, un plan social touchant 443 personnes au sein du groupe Canal + a été annoncé. Le soir même, une grève se déclenche à l'instigation des techniciens de la chaîne qui sont touchés pour 50 d'entre eux. Elle durera six jours et les salariés n'obtiendront rien. Pas question pour Bertrand Méheut, devenu président début février, de revenir sur le plan social. Pas de réponse non plus à l'interrogation qui tarabuste tout Canal + : «Où va le groupe ?»

Branches mortes. C'est la question posée par le CSA hier matin à Bertrand Méheut, venu accompagné de Guillaume de Vergès, transfuge de TF1 et chargé des programmes de Canal depuis février. Durant une heure, il a exposé son projet pour le groupe. «Un plan simple et concret, sans baratin», selon un conseiller, mais «pas de scoop» selon un autre. Ce projet, c'est celui annoncé par Jean-René Fourtou, patron de Vivendi Universal, maison mère de Canal, en juillet 2002. Il est bête comme chou : il s'agit de vendre les filiales qui perdent de l'argent, principalement les sociétés étrangères dont la ruineuse branche italienne Télépiù (sa vente à Murdoch devrait être