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Libération

Anorexiques, autistes... mêmes cobayes

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Saison après saison, les chaînes rabâchent des sujets «société» réputés «vendeurs».
publié le 12 avril 2003 à 22h46

Jean-Luc Delarue s'approche de Justine, son bloc à la main. Justine a 13 ans. Avec trois autres adolescents à problèmes, elle est venue témoigner dans Jour après jour, lundi dernier sur France 2. Tout sucre tout miel, l'animateur lui demande pourquoi elle a accepté de se laisser filmer par les équipes de l'émission. «Ben, chais pas, parce que c'était le sujet...» Les adolescents difficiles (pléonasme ?), c'était effectivement LE sujet de cette semaine à la télé.

Il y en avait dans Jour après jour, donc, mais aussi dans l'affreux Confessions intimes sur TF1, et même dans C'est mon choix, une autre annexe de Delarue, sur France 3 cette fois. Les semaines précédentes, c'était, retour de printemps oblige, la chirurgie esthétique qui sévissait sur toutes les chaînes à grand renfort de seins remontés exhibés dans les reportages.

La chirurgie esthétique, mais aussi les TOC (les délicieux troubles obsessionnels compulsifs, genre je vérifie le gaz dix fois par nuit), les enfants hyperactifs et/ou surdoués, les jumeaux, les homosexuels cachés ou, mieux, les homosexuels ayant adopté des enfants... Autant de vedettes du Barnum des magazines de société (Vis ma vie sur TF1, Zone interdite et Demain tous... sur M6, etc.) qui n'arrivent pas à la cheville de la superstar du genre : le récurrent et très médiatique syndrome Gilles de la Tourette. Et plus particulièrement une de ses formes : la coprolalie, dont la télé se délecte. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il pousse ceux qui en sont att