Heureusement qu'on leur a fourni un pis en plastique pour s'entraîner à traire les vaches. Pas seulement parce que la scène où la famille Boro, deux parents, trois enfants, trayant le plastique dans leur petit pavillon de la banlieue de Berlin est évidemment à se les mordre, mais aussi parce que sans entraînement, on risque la tendinite. Contrairement aux paysans de la vallée de Munster en 1902 dont ils vont revêtir les oripeaux pour les besoins de la télé-réalité (mais plutôt plus sympathique que les couillons enfermés à rien foutre en banlieue), les Boro, lui physicien, elle, on ne sait pas bien, les trois enfants entre prépubères et vraiment pubères, risquent plutôt la tendinite du joystick vidéo que celle de la traite des vaches qui les attend deux fois par jour.
Cahier des charges : vivre deux mois comme ces braves gens du début du XXe siècle, c'est-à-dire sans micro-ondes ni Internet, dans la ferme remise comme en 1902 par un spécialiste. Une jolie fermette authentique où il faut se lever à 5 heures du matin et galérer toute la journée pour survivre. Les raisons de leur inscription dans cette galère filmée (comme un documentaire et pas avec des caméras planquées dans la réserve à bois) sont plutôt mignonnes, puisque la mère (pour l'heure l'air d'une poule qui a trouvé un couteau devant le four froid et noir) a voulu y aller pour vivre un dernier truc tous en famille avant que les enfants n'aient quitté le nid. Volontaires, ils n'en ont pas moins l'air constipé en gravis