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Libération
Critique

Victor, Victoria

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Ciné Comic, 20 h 35.
publié le 29 avril 2003 à 23h03

C'est le temps du travestissement et des masques, le temps des «vrais sentiments». Un homme et une femme, à Hollywood, après tout, c'est à peu près pareil. C'est aussi le temps de la réévaluation de Blake Edwards, drôle de cinéaste d'usine, qui n'a pas attendu l'entretien préposthume des Cahiers du cinéma pour jouer de son célèbre antinaturalisme décalé. La spécialité d'Edwards, c'est aussi bien l'hystérie en série de Peter Sellers (les Panthère rose, la Party), que les films taillés sur mesure pour Julie Andrews, son ex-femme. Sans oublier le sujet de prédilection de ce petit maître du romantisme distancié, l'alcoolisme : d'un côté, la splendeur amère de Days of Wine and Roses, de l'autre, les nymphomaneries irrésistibles de Boire et déboires. De Lee Remick à Kim Basinger, de Jack Lemmon à Bruce Willis, d'un seul trait de cartoonist désenchanté, Blake Edwards salue et puis s'en va. Mais Edwards, c'est surtout un homme de télé (comme son ami Richard Quine ­ Adorable Voisine, Columbo ­, suicidé par amour pour Kim Novak). Se rappeler Peter Gunn, la belle série minimaliste hitchcockienne de Blake Edwards, dans la lignée des Hitchcock présente, rehaussée des mille violons d'Henry Mancini, qui annonce déjà Experiment in Terror (Lee Remick, Glenn Ford), suspense attachant en hommage au même Hitchcock.

Il vaut mieux réévaluer les mélos de Blake Edwards que ceux de Claude Berri. Ce sont deux manières tellement différentes de donner de ses nouvelles (à travers des chroniques autobiogr