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Libération
Critique

Nettoyage par le vide

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Quand les affaires tournent mal dans le cadre du magazine «Capital». M6, dimanche, 20 h 50.
publié le 3 mai 2003 à 22h51

On pourrait profiter de cet espace pour implorer les journalistes de Capital d'arrêter, par charité, de nous broyer le cerveau avec leur ton d'animateur de galerie marchande, leurs rimes à pleurer («l'usine a été déménagée pendant les vacances, l'affaire a scandalisé toute la France»), leurs musiques de sous-James Bond. Ce serait, pour une fois, presque déplacé, tant l'enquête qui ouvre l'émission de ce dimanche force le respect. Au mois de janvier dernier, les 48 ouvrières de Palace Parfums, petite usine de Saint-Nicolas-d'Aliermont, près de Dieppe, retrouvent un hangar vide à leur retour de vacances. Machines, chaises, cartons, vaporisateurs : tout a disparu. Juste avant les congés d'hiver, l'ensemble des salariés avait ouvert quelques bouteilles de champagne pour boire à la santé de la future diversification de l'usine dont parlait la direction.

La justice comme les médias n'ont qu'une seule piste : Philippe Nanot, gérant fantoche et pataud, qui se borne à bredouiller quelques excuses bidons lorsqu'il finit enfin par se présenter au tribunal de commerce de Neufchâtel-en-Bray, deux jours après la découverte de l'usine vide, pour se déclarer en cessation de paiements.

Pas dupe, l'équipe de Capital s'acharne à comprendre «ce qui se cache derrière» Palace Parfums et, à force d'entêtement, déroule les fils d'une saga vénéneuse. Elle démasque les «vrais» patrons de l'usine, Peggy Maaz et Nadim Klink, milliardaires de polar, propriétaires d'un monstrueux château kitsch à Enghien.