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Libération
Critique

Double Jeu

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TCM, 18 h 55.
publié le 6 mai 2003 à 22h53

Il n'y a rien de plus beau qu'un homme et une femme qui se quittent. ça fait les plus belles chansons, les plus beaux films. C'est ce que pensent Clint Eastwood et Sondra Locke, deux représentants plus ou moins reconnus de l'ultraclassicisme américain. Ils étaient ensemble, ils ne le sont plus. Elle était son actrice fétiche, elle ne l'est plus. On a de plus en plus de nouvelles de lui, de moins en moins de nouvelles d'elle. On avait adoré son premier film, Rat Boy, qui racontait sans chichis l'histoire poétique d'un enfant-rat ­ et qui valait mille fois Elephant Man. Pour son second film, Double Jeu, un polar tendre et viril, Locke imagine Theresa Russell en femme flic, qui joue à la pute pour piéger ses victimes. Il y a aussi Jeff Fahey, très sobre, et une belle chanson de Kim Carnes. Le film a treize ans. Depuis, on n'a plus de nouvelles. Qu'est-ce qu'elle devient ?

- Elle a disparu. Quand un homme et une femme divorcent, aux yeux du monde, c'est la femme qui disparaît. Peu à peu, elle s'évapore. L'homme gagne toujours.

- Tu veux dire que c'est le syndrome Mia Farrow/Woody Allen ?

- Exactement. Malgré les horreurs qu'il est supposé avoir commises, c'est lui qui a gagné. Elle, elle est meurtrie pour toujours. Elle a perdu. Elle a tout perdu. A moins d'être une pouffiasse bodybuildée comme Madonna, les femmes perdent toujours en Amérique.

- Mais c'est Woody ou Mia qui a dit la vérité ?

- C'est Mia. Les filles sont gentilles, elles ne mentent jamais.

- Et quand Clint Eastwood a ac