Si elle n'était pas aussi intelligente et drôle, Mimi vous tirerait sûrement des larmes. Elle a 14 ans et son costume ressemble à celui de Bruce Willis dans l'Armée des douze singes : un carcan métallique qui lui encercle la tête et le buste afin de redresser une colonne vertébrale récalcitrante depuis sa naissance. Pour oublier ces vis torturantes et ces poids rivés à son crâne, Mimi a trouvé une explication à son handicap qui a le don de faire hurler de rire ses copains : «C'est la faute des spermatozoïdes. Y en avait un qui était tordu du cul.»
Quand elle va en boum, Mimi se défait de cet appareillage «à la noix», s'enduit les cheveux de gel et se lance sur la piste de danse. Puis s'empare du micro pour un karaoké Balavoine avant de prodiguer quelques conseils de drague à sa copine de chambre : «Tu sais, ils ont un peu la trouille.» Mimi, c'est à Alric qu'elle veut plaire. Lui n'est pas handicapé, «juste été opéré des genoux». Elle l'appelle «mon prince charmant» d'où le titre du sujet , convaincue que la beauté ne fait pas tout dans la vie. Elle lui avoue avoir rêvé de lui ; d'un dîner aux chandelles, en tête à tête, avec «poisson, viande et champagne». «Chez toi j'aime tout», lui dit-elle sans ambages. Car la philosophie de Mimi, c'est que «si tu attends que le mec il vienne te chercher, tu peux attendre jusqu'au cimetière».
Et ça marche. Alric revient la voir sept mois plus tard (Putain qu'il a grandi). Elle l'emmène au Photomaton, où la première pose est la bonne ; a