Le premier film de Jennifer Dworkin a été l'événement du dernier festival du film de New York. La presse américaine a décrit ce documentaire de plus de deux heures comme «un intense épisode de la Comédie humaine, de Balzac» (salon.com), provoquant deux sentiments, «le chagrin et l'espoir» (New York Post).
Réalisé sur le mode du cinéma-vérité de Frederick Wiseman et de son fameux documentaire sur le bureau d'aide sociale de New York, Love and Diane est une épopée modeste dans laquelle Jennifer Dworkin se sort assez bien d'une colle : la dure réalité de la vie d'une famille afro-américaine à Brooklyn. Epopée modeste parce qu'il ne s'agit pas, du moins pas seulement comme l'annonce le générique du film, de l'histoire casse-gueule d'une «mère et de ses enfants luttant pour redevenir une famille», mais du portrait de la famille Hazzard, que la réalisatrice connaissait douze ans avant le tournage.
Love and Diane prend pour décor la pauvreté moderne et ses électrons libres ravagés par le crack et la galère, alternant thérapies et pétages de plombs en règle. C'est avec cette toile de fond à peine ébauchée, la caméra tout juste posée, et grâce un parti pris plutôt objectif que ce Love and Diane tisse le chagrin et l'espoir, réfléchit le passé dans l'avenir. Tandis que les brefs instants de bonheur se résument aux voeux du nouvel an, on finit absorbé par le personnage central de la mère, la lyrique Diane, ancienne toxico au crack, en quête d'un emploi et de sa fille, Love l'énervée, qui