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Libération

Fraude journalistique au «New York Times»

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publié le 12 mai 2003 à 22h58

«Une profonde trahison et l'un des points noirs de nos 152 années d'existence.» C'est ainsi que le New York Times a qualifié, hier, la triste histoire de l'un de ses journalistes, Jason Blair, 27 ans, dont le quotidien révèle qu'il a triché dans la plupart de ses articles durant ses quatre ans passés dans la prestigieuse rédaction. Sur pas moins de quatre pages annoncées en une, le New York Times s'excuse auprès de ses lecteurs et précise avoir entamé une enquête qui a jusque-là révélé que le reporter avait à la fois plagié de nombreux journaux locaux et inventé des détails dans «au moins 36 des 73 articles» qu'il avait écrits depuis sa nomination à la couverture des «affaires nationales» en octobre dernier. Mais le quotidien précise que la «fraude journalistique» pourrait s'étendre sur plus de 600 reportages effectués par Jason Blair auparavant.

La démission du journaliste avait été annoncée le 1er mai dernier, après un coup de fil d'un rédacteur en chef du San Antonio Express-News à la rédaction du New York Times concernant de «fortes ressemblances» entre l'un de ses articles et le portrait d'un marine de retour d'Irak signé par Jason Blair. Il s'est très vite avéré que le reporter avait bien interviewé le soldat par téléphone, mais ne s'était jamais rendu chez lui comme il l'affirmait. L'enquête qui a suivi est assez incroyable : la plupart des fois, que ce soit pour sa couverture du retour des soldats d'Irak ou de l'affaire du sniper de Washington, Blair ne se trouvait pa