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Libération

Le mépris

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publié le 14 mai 2003 à 22h59

Brigitte Bardot vient de nous dire sa vie. Son visage d'avant, ses reins dans le Mépris, son rire d'oiseau léger. L'émission touche à sa fin. C'est alors que Marc-Olivier Fogiel évoque le livre que l'actrice vient de publier sans prévenir (1).

«Brigitte Bardot, ce qui vous caractérise c'est la franchise. Donc, on ne va pas éclipser les choses qui fâchent. On va terminer avec ce livre, qui est sorti bien malgré nous.» «Cette émission n'était pas faite pour parler du livre», coupe Bardot. «C'est trop facile, Brigitte !» Elle se fâche. «Non ! Je veux que cette émission soit belle du début à la fin.» «Mais il existe, ce livre !» «Faisons comme s'il n'existait pas.» Fogiel est tendu. Son rire s'en est allé. Il a ses notes en main. Il va lire. Elle refuse. Leurs voix se chevauchent et s'affrontent. «Je m'en vais», dit-elle. «Vous fuyez ? C'est de la lâcheté», répond Fogiel. Elle reste. Et puis il donne lecture de la pensée Bardot. Sur les homosexuels : «Ils dégénèrent en lopettes de bas étage, en travelos. Dans ce déclin est apparue la pédophilie.» Les transsexuels ? «Si on ne remboursait plus leurs opérations, cela comblerait le trou de la Sécurité sociale.» Les sans-papiers ? «Ils transforment les églises en porcheries, chiant derrière l'autel, pissant sur les colonnes, étalant leur odeur nauséabonde.» L'espèce ? «Alors que chez les animaux la race atteint des sommets de vigilance ­ les bâtards étant considérés comme des résidus bons à laisser pourrir dans les fourrières ­ nous v