C'est un des personnages de polar qui a le plus inspiré les scénaristes et, en même temps, l'un des plus maltraités. Parker, le gangster impavide, a été adapté dans tous les sens par Hollywood. Pour mémoire, Parker a été créé dans les années 60 par Donald Westlake, auteur prolifique qui, pour l'occasion, a signé Richard Stark. De sa saga riche d'une bonne quinzaine de titres, Westlake affirmait avoir voulu «dépouiller le récit de toute émotion», attribuant à Parker une détermination et une pugnacité à glacer le sang. Dans sa simplicité, l'idée en a manifestement inspiré plus d'un. John Boorman avait réussi à lui donner la gueule de l'emploi avec Lee Marvin dans Point Blank (1967). Ce qui était déjà mieux que Mel Gibson dans Payback (1999) de Brian Hegeland, ratage à peu près complet à partir du même roman. Passons sur Slayground (1983) de Terry Bedford, avec Peter Coyote, quasi invisible, pour noter qu'Alain Cavalier avec Mise à sac (1963) et Jean-Luc Godard avec Made in USA (1966) ont également puisé dans les romans de Stark. Dans ce paysage plutôt fourni, The Split (1968) de Gordon Flemyng prend des allures de curiosité. Car le film, tragiquement intitulé Le crime, c'est notre business en français, est à peu de chose près diamétralement opposé au projet de l'auteur, à part, peut-être, la distribution de gros durs : Ernest Borgnine, Gene Hackmann, Warren Oates, Donald Sutherland... Ainsi, le rôle de Parker a été confié à Jim Brown. Noir, bâti comme une armoire normande, amo
Critique
Le crime, c'est notre business
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par Bruno Icher
publié le 20 mai 2003 à 23h04
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