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Libération

La honte

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publié le 23 mai 2003 à 23h05

La réponse, c'est «Bernadette Laffont». Mais, pour l'instant, sept lettres manquent au patronyme. A l'écran, nous lisons donc «B. RN.D.TT. L. FF. NT». Le jeu téléphonique consiste à compléter le mot. Nous sommes en direct (1).

«Alors, une question sur une actrice française, dit Mélanie Angélie. Bon. Je la maîtrise pas bien, alors pardonnez-moi, hein !» Elle lit sa fiche avec détachement. «Dans les années 50, cette dame devient, paraît-il, une figure représentative de la nouvelle vague...» «Je pense qu'on a mis un F de trop non ?», coupe Nicolas Deuil, son collègue de plateau. Il interpelle la régie. «A mon avis, vous pouvez enlever un F. Non ? Il y en a deux ?» «Ça n'a aucune importance parce que le nom reste le même», dit la présentatrice. Elle relève sa mèche et continue sa lecture. «Je suis désolée, mais cette actrice, moi personnellement, bon. C'est pas que... Heu... Mais bon. Pas plus, quoi.» «Elle est blonde», dit-elle pour conclure. Suzanne au téléphone. La voix est âgée, les mots bouillis. Elle dit : «Bernadette Laffont ?» «Voiiiiiiilà !», s'amuse l'animatrice. Au tirage de la cagnotte, la dame prend son temps. «Ça va m'épuiser», lâche Mélanie Angélie. Quand les 1 200 euros s'affichent, la jeune femme met ses mains en porte-voix et crie à Suzanne : «7 878 francs ! Le monsieur te dit.» «Je suis contente, j'en ai besoin», murmure-t-elle. «Vous habitez où ?», demande l'animateur. «Rue de Wazemmes, à Lille.» Mélanie Angélie éclate de rire, lui se gratte la tête, regard to