Sauf acharnement du sort, ce documentaire devrait finalement être diffusé samedi, juste avant la finale de Coupe d'Europe opposant Toulouse à Perpignan (lire page 24). La même bonne intention avait animé la direction des programmes de France 2 voici deux mois, quand le film devait faire le lever de rideau de France-Irlande. La guerre en Irak en avait décidé autrement.
Le Temps des Boni raconte l'histoire des frères Boniface. «Ils sont devenus des légendes parce qu'ils appartiennent à l'époque où le rugby se racontait bien plus qu'il se filmait.» Denis Lalanne sait de quoi il parle : il a brillamment raconté le rugby pendant une bonne trentaine d'années à l'Equipe. C'est à partir de son livre que Franck Nicotra a construit ce remarquable documentaire. Pour ceux qui n'ont jamais vu jouer ces deux-là, il reste les récits de ceux qui les ont côtoyés. C'est que la fratrie Boniface, André, l'aîné surdoué, et Guy, de deux ans son cadet, «le Tignous», a marqué les esprits. C'était, dans les années 60, le jeu d'attaque à la française, le fameux french flair. Les Boniface, donc, ont toujours joué trois-quarts centre, l'un à côté de l'autre. A Montfort-en-Chalosse, leur village natal, puis à Mont-de-Marsan, où ils furent champions de France (1963), et, enfin, en équipe de France aux côtés des Gachassin, Albaladejo, Crauste, Darrouy et compagnie. Tous des fringants sexagénaires qui évoquent aujourd'hui la complémentarité des deux et les foules béates qui venaient admirer les «cadrages dé